Projet Interreg REMI

REMI : Réseau archéologique d’Études et de Mise en valeur Interrégionale

Le projet REMI vise à valoriser deux sites archéologiques remarquables, la villa de Warcq (France) et le sanctuaire de Matagne-la-Grande (Belgique), tous deux datés de l’époque romaine. L’objectif général est d’apporter des supports explicatifs innovants sur ces sites, d’aménager les vestiges pour les pérenniser et assurer leur compréhension par le public tout en les inscrivant dans un parcours touristique transfrontalier.

 

La diagonale des Rèmes 

À seulement 35 lieues (ou 53 km !) l’un de l’autre, les deux sites sont des témoins de l’antique cité des Rèmes. L’empire romain avait ses propres circonscription administrative et, celle des Rèmes (qui avait comme capitale Reims), dépasse les frontières que nous connaissons !  Warcq et Matagne sont deux sites emblématiques de la vie à l’époque romaine : d’un côté une villa*, domaine agricole appartenant à une élite aristocratique, de l’autre, un sanctuaire religieux marquant la frontière de la cité.

Ces deux sites permettent de montrer la complexité de la vie romaine : les deux sont en Gaule Belgique, une riche province, produisant et exportant ses produits (notamment céréaliers) dans tout l’empire. Au-delà du monde agricole et économique, ils appartiennent à un même monde politique et religieux qui réglementent et influencent tous les aspects de la vie quotidienne. Réussir à valoriser et faire dialoguer ces deux sites, c’est aussi ouvrir une fenêtre sur l’Antiquité !

 

La villa romaine de Warcq

  • Warcq, France
  • Découverte en 2017
  • Fouillée de 2021 à 2025

À Warcq en 2017, les archéologues du service archéologique des Ardennes ont mis à jour les vestiges d’un petit ensemble thermal romain, lors d’une fouille préventive. Entre 2021 et 2025, des fouilles programmées ont permis de révéler le plan du site dans son ensemble : une villa romaine de plus de 600 m². 

Le sanctuaire gallo-romain de Matagne

  • Matagne-la-Grande, Belgique
  • Découvert en 1973
  • Fouillé de 1975 à 1981 et de 1994 à 2010

Le sanctuaire de Matagne, découvert en 1893 et fouillé de 1975 à 1981 puis de 1994 à 2010, se compose de deux temples édifiés au sein d’une aire sacrée de 64 ares (!), délimitée par un mur d’enceinte qui sera doté dans un second temps d’un double portique de façade. D’autres bâtiments sont situés en dehors de l’enceinte, notamment un troisième temple

Un parcours sans frontière

L’approche adoptée est la création d’un parcours touristique « sans frontière » en incluant deux sites, exceptionnels d’un point de vue scientifique et de leur préservation. S’ils appartenaient à la même entité politique et sociale il y a deux milles ans, à savoir le territoire romain de la cité des Rèmes (Remi en latin), ils se trouvent aujourd’hui de part et d’autre de la frontière franco-belge, tout comme les institutions de recherche et de valorisation qui participent à la valorisation des sites.

L’un des aspect original auquel ce projet aspire est la création d’un parcours faisant abstraction des barrières frontalières et temporelles. La concrétisation de ce circuit nécessite une valorisation commune du patrimoine archéologique, afin de recréer l’unicité de cette région archéologique à l’image de sa situation sous l’Empire romain.

Objectifs & moyens

Ce projet, bien qu’apparemment classique, présente des aspects particulièrement novateurs et originaux :

  • la rencontre d’opérateurs professionnels dans la recherche archéologique ;
  • la création de supports immersifs de médiation ;
  • un dispositif ludopédagogique qui fait le lien entre les différents points du parcours ;
  • des dispositifs durables et passifs ne dénaturant ni les vestiges archéologiques, ni l’environnement.

 

Les objectifs de ce projets sont multiple :

  • une approche régionale avec la réalisation d’un parcours touristique entre Matagne et Warcq, s’appuyant également sur des structures d’accueil préexistantes (l’office de tourisme de Doische, le Musée du Malgré-Tout et le Musée de l’Ardenne) ;
  • une approche locale, avec la valorisation des vestiges sur chaque site avec la création de supports adéquats pour permettre à tous les publics de comprendre et visualiser les sites antiques ;
  • une médiation qualitative,  les supports de médiation synthétisant des données scientifiques inédites, récentes et renouvelant l’approche de l’antiquité ardennaise ;
  • et une médiation ludique visant à amener les publics locaux, régionaux et internationaux à se déplacer de site en site pour découvrir le territoire antique via un jeu déployé sur les équipements des différents opérateurs.

Les partenaires

Le Département des Ardennes est propriétaire des vestiges antiques de la villa de Warcq et son service archéologique a réalisé la fouille préventive (2017) puis les fouilles programmées (2021-2025). Le Département, en s’appuyant sur la Cellule archéologique, assure la préservation et la mise en valeur de la villa romaine. Ses agents possèdent la maîtrise scientifique des villas antiques et plus généralement de l’époque romaine. De plus, le service développe des outils et des ateliers pour valoriser et rendre accessibles les découvertes archéologiques.

Le musée de l’Ardenne de la Ville de Charleville-Mézières conserve dans ses collections et présente dans son parcours permanent une partie du mobilier archéologique _ notamment gallo-romain _ mis au jour dans le département des Ardennes. L’établissement a été l’acteur principal de la rédaction du volume de la carte archéologique de la Gaule (CAG) consacré aux Ardennes. Le musée accueille environ 40 000 visiteurs par an et, en sa qualité d’établissement labellisé musée de France, est doté d’un service des publics à même de valoriser les découvertes archéologiques locales et de les rendre accessibles au plus grand nombre, notamment le public scolaire.

L’office du Tourisme de Doische promeut les différents aspects de son territoire et de sa région en termes de tourisme : organisation de manifestations locales ; valorisation du patrimoine bâti et naturel présent sur la commune de Doische ; création de parcours de découverte avec les artisans/producteurs locauxet développement de stratégie d’agritourisme transfrontalier

Le Cedarc/Musée du Malgré-Tout s’attache à étudier et mettre en valeur le patrimoine archéologique préhistorique et romain au sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse (Belgique). Le musée entretient depuis sa création un programme scientifique, depuis la recherche sur terrain (fouilles et prospections archéologiques) jusqu’à la publication d’études de synthèse de villas ou des sites religieux d’époque romaine. Dans ce cadre, le Cedarc-Musée du Malgré-Tout a codirigé les recherches et la mise en valeur des vestiges du sanctuaire de Matagne-la-Grande depuis 1996, dont il est propriétaire d’une partie du site. Il en conserve les archives des fouilles du sanctuaire ainsi que le mobilier archéologique.